miércoles, 2 de diciembre de 2020

Mon Noël




 Pour moi, Noël a toujours été le plus beau moment de l'année. Quand j'étais un enfant, bien avant n'importe quelle 
catéchèse, j'étais émerveillée de savoir que toutes les lumières, les plats, les rassemblements avaient pour but de célébrer l'anniversaire d'un enfant. Un enfant, imaginez-vous, en plus, un bébé, un nouveau né! Nous, les enfants, n'avions aucun pouvoir de décision, et ici, il y en avait un qui était considéré comme un roi, même un dieu. Je le regardais, endormi sur sa crèche sans rien soupçonner, et je sentais mon cerveau exploser en pensant comment un dieu, que dans cette époque était pour moi quelque chose d'infiniment énorme, amorphe et incompréhensible (et peut-être que ça continue de l'être) pouvait rentrer dans quelqu'un de si petit et qui était un peu comme moi et mes soeurs. Plus surprenant si on pensait que la famille du bébé était très pauvre, des immigrants, comme mon père, mais ils n'avaient même pas de maison: ils ont du dormir avec les animaux chez quelqu'un de généreux qui n'avait plus de place à leur offrir pour passer la nuit.

Mais ce bébé était tellement spécial (ne le sont-ils pas tous?) qu'il y avait une étoile qui le suivait, et des anges, des rois étrangers, des bergers, qui voulaient tous devenir ses amis.

Et c'est ça qui est ça. À Noël les plus petits, les plus pauvres, les étrangers devenaient l'objet de la fête la plus belle de l'année. Dans notre culture familiale, c'était la trêve pour ceux qui s'étaient chicanés, c'était le moment peut-être de se pardonner. C'était une fête de la paix.

Je ne suis plus chez moi et c'est très probable que je n'y reviendrai jamais. J'ai perdu les Noëls de chez nous pour toujours. Cependant, serait-il possible d'amener un petit morceau de Noël vénézuélien/portugais à mon nouveau chez moi, pourrais-je partager mon idée de trêve, de pardon et de paix avec ceux qui m'entourent? Je ne le sais pas. C'est la raison pour laquelle j'ai écrit ça. Parce que Noël pour moi c'est aussi avoir de l'espoir.

Gera